L'autrice : Sabine Huynh
Bilingue français/anglais, traduit en anglais par Amy Hollowell
À propos du livre :
« Nous étions plus de cent dans une embarcation pour dix personnes. J’avais quatre ans je ne me souviens pas. » Qui parle ? Qui a parlé ? Dès le premier poème de Prendre la mer, Sabine Hyunh lève toute ambiguïté : « Ceci n’est pas mon histoire, mais nous sommes nés dans le même pays. » Les voix que l’on entend dans ses poèmes sont celles des Boat People vietnamiens arrivés au Canada à la fin des années 1970. Des hommes, des femmes, des enfants. Des réfugiés, des survivants, tous membres de la communauté vietnamienne d’Ottawa, qui se sont confiés à elle lors d’un travail universitaire de recherche. Des poèmes en sont nés, 60 sonnets pour être exact, comme autant d’espaces voués à l’accueil de ces êtres qui ont tout perdu et tout reconstruit. Un plaidoyer pour une humanité solidaire.
Extrait :
« Où part ce bateau ? Peu importe où, peu importe
tant que c’est loin de ce drapeau, prendre la mer
sur ce bateau de pêche, partir les mains vides,
les doigts éternellement noués à ceux des êtres
aimés, les yeux scrutant une ligne illisible.
Offrez-nous un horizon où poser les yeux. »